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Gaylord Pouabou publie « Alors s’assit sur un monde en ruines une jeunesse soucieuse… »

Gaylord Pouabou vit en région parisienne en France, il est originaire du CongoBrazzaville. Après être passé par Kazan en Russie. Ingénieur en Système et Réseau électro énergétique, Ingénieur en Télécoms chez Orange France, il observe la jeunesse congolaise à laquelle il a consacré un livre-récit, préfacé par le philosophe et ancien ministre Charles Zacharie Bowao.

C’est un livre-récit qui fera grand-bruit. « Alors s’assit sur un monde en ruines une jeunesse soucieuse », paru aux éditions Renaissance africaine que dirige un autre jeune congolais, Elvez Ngaba, constitue un état des lieux de la jeunesse congolaise. Un cri de désespoir sur une jeunesse qui, estime Gaylord Fortune Pouabou, semble beaucoup plus éparpillée et déstructurée que les autres jeunesses africaines. C’est comme si elle attendait un deus ex machina ou qu’un sauveur vienne la tirer de sa torpeur. Pourtant, ce ne sont pas les structures, associations et espaces de discussions qui lui manquent pour décider des choix de son avenir.

Pourtant - aussi paradoxal que cela paraisse -, cette jeunesse est loin de s’intéresser à la politique. Bien au contraire, la jeunesse congolaise cède facilement à la tentation de la chose publique. Mais elle n’existe pas, selon le constat de l’auteur, dans bien des domaines, la culture, la santé, l’emploi par exemple… Elle ne revendique pas assez ses droits, même à travers les écrits. 

C’est tout naturellement que l’auteur a choisi comme titre une phrase d’Alfred de Musset, extraite de son livre Un enfant du siècle. « Cette phrase, je ne m’en lasse pas, tant elle résume assez bien mon état d’esprit », explique Gaylord Fortune Pouabou, avant d’ajouter que la jeunesse est un état d’esprit.    

Il ne s’agit donc pas de créer un conflit intergénérationnel ou d’accuser à tout-va les « adultes » sur les problèmes auxquels la jeunesse congolaise est confrontée, non. « Il y a des jeunes qui ont des idées rétrogrades, tout comme il y a des adultes qui ont des idées progressistes. Autant un jeune peut être dangereux pour ses prochains, autant un adulte peut être innovateur ou novateur pour la société. Beaucoup, au Congo, paraissent âgés ! Mais parce que « soucieux de la vie de la cité », ils demeurent jeunes, tant ils luttent pour les causes justes. Beaucoup, au Congo, sont biologiquement jeunes, mais dont les idées reflètent l’archaïsme», écrit-il.

Il s’agit plutôt de permettre à la jeunesse de s’épanouir ou de se prendre en main ; il s’agit de « permettre aux jeunes congolais de mettre en valeur « les savoirs qu’ils ont acquis, quels qu’ils soient, pour que chacun s’émancipe à son rythme, et puisse aider les autres afin de relever ensemble les défis de demain » ; il s’agit pour  le Congo de « se réapproprier les Objectifs de Développement Durable à partir du point de vue des jeunes et de leurs droits dans la perspective de l’Agenda 2030 ». about:blank

Dans cet univers toutefois, qui paraît sombre, quelques lueurs d’espoirs. Ici et là, en effet, des jeunes tentent d’exister, de Princia Itoua – qui milite en faveur du diagnostic précoce chez l’enfant – à Young Ace Wayé – récent lauréat du Prix RFI Découvertes 2020 – en passant par Baudoin Mouanda – photographe.  

« Alors s’assit sur un monde en ruines une jeunesse soucieuse… », Éditions Renaissance Africaine, 10,50 euros. En librairie le 21 décembre ; Prévente : site de l’éditeur.

Berja Bonazebi



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