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Assassinat de Jean Charles Elimbi : les enquêtes s’orientent vers le crime organisé

C’est un crime qui s’est déroulé le 16 juillet 2021 dans la ville de Douala au Cameroun. Le français d’origine camerounaise, Jean Charles Elimbi a été assassiné par des individus qui n’ont pas été retrouvés jusqu’à ce jour. Son corps a été transporté à la morgue de l’hôpital de la région militaire n2 de Douala.

Le 21 juillet, le père de la victime, G. T. Elimbi, présent au Cameroun au moment des faits, adresse une plainte au directeur de la police judiciaire dans laquelle il écrit :: « […] Mon fils, résidant en France, est au Cameroun pour suivre les travaux de réfection de ma propriété sis à Bonapriso. Le vendredi 16 juillet, il a été agressé par des inconnus présentés par son agent immobilier comme d’éventuels intéressés pour la location de mon bien. Ils avaient rendez-vous à 9h 30 sur le site pour la visite des lieux, et il a été agressé. En voulant se défendre probablement, cela a occasionné sa mort. J’ai été informé par les autorités et des tiers de la mort violente de mon fils qui laisse une famille choquée et consternée. »

Jean Charles Elimbi était marié et père de deux enfants. Il est né le 4 avril 1977 et est arrivé en France à l’âge de 12 ans. Il a grandi à Epinay en banlieue parisienne. Une enfance puis une jeune agitée où il se faisait appeler le « Caïd d’Epinay ». Dans son extrait de casier judiciaire, il apparait que le 9 juillet 2008 Jean Charles Elimby a sur le territoire français : « sciemment recelé treize téléphones portables saisis lors de l’interpellation, qu’il savait provenir d’une escroquerie commise au préjudice d’Orange et des personne dont l’identité a été usurpée ou le compte bancaire frauduleusement utilisé en servant d’intermédiaire dans la dite transaction et en participant au déballage des cartons contenant les téléphones ». Par la suite, il semble s’être officiellement reconvertit dans l’immobilier qui était d’ailleurs l’objet de son séjour au Cameroun. 

L’enquête menée par les éléments de la police semblent s’orienter vers le crime organisé. Dans une note datée du 09 août 2021 signée directeur régional de la police judiciaire (DRPJ), et adressée au procureur général, l’on apprend que les enquêteurs de la DRPJ ont saisi l’organisation internationale de police criminelle dans cette affaire.  On peut lire sur le document : « Il sied de noter qu’à l’issue d’une note d’information des services de renseignements Interpol, le défunt connu sur le petit nom de PAPY était celui qui servait de relais en qualité de sujet-opérateur à cette forme de financement occulte au profit des séparatistes et celui qui bénéficiait des prébendes issues de ce crime organisé ». Les enquêteurs ajoutent par la suite : « Son train de vie quotidien en est une illustration parfaite, tout comme ses multiples voyages, auxquels s’ajoutent ses investissements en cours au Cameroun. Par ailleurs, sa non-appartenance originelle à ces deux régions considérées, lui confère un rôle primordial idéal dans le cloisonnement des activités illicites, lesquelles impactent la sécurité au Cameroun. »

En attendant que toute la lumière soit faite sur cette affaire, l’assassinat de Jean Charles Elimbi est la preuve de la hausse de la criminalité au Cameroun. D’après les derniers chiffres de l’indice de la criminalité organisée en Afrique de ENACT, le Cameroun est classé 13e sur les 54 pays africains, et il occupe la 3e place parmi les onze pays de la région Afrique centrale.

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